10/05/2013
Patricia MacDonald
Patricia Mac Donald, J'ai épousé un inconnu (Albin Michel, 2006)
Victime de plusieurs tentatives de crime – alors qu’elle attend un bébé - Emma, en proie au doute, ne sait plus vers qui se tourner. Qui peut donc lui en vouloir au point de vouloir la tue? David, son mari, mystérieux, aimant, mais dissimulateur? Burke, un ami de jeunesse dont l’épouse s’est suicidée? Le père d’une anorexique, aujourd’hui décédée, dont elle assurait l’accompagnement? Ou encore un patient du Centre qui n’apprécierait pas son récent mariage? Patricia MacDonald joue habilement avec nos nerfs de la première page à la dernière et, comme dans tous les bons romans policiers, nous ouvre à une vérité insoupçonnable. Un suspense terrifiant.
Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2008)
09:44 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
08/04/2013
Colleen Curran
Colleen Curran, Bad girls (Editions de l'Olivier, 2007)
Sœur St Joe était la religieuse la plus cool du Sacred Heart Holy Angels. Elle roulait vitres baissées, son voile noir balayé par le vent, Fleetwood Mac à plein tube dans la stéréo. Le Sacred Heart Holy Angels est le dernier lycée de filles du Wisconsin. Thisbe, Astrid et Juli y forment un fameux trio. Innocentes, futiles, touchantes, ces trois anges en jupe écossaise et chemisier blanc attendent la fin des cours pour revêtir un uniforme moins sage. Leur devise ? Sex, drugs and rock'n roll, bien sûr. Bad Girls raconte l'histoire de ces jeunes filles d'une Amérique dite profonde, au milieu des années 80. Une Amérique qui ne reconnaît plus ses enfants, et ne rend que plus visible l'absurdité des adultes.
Dans cet étonnant premier roman, Colleen Curran nous raconte La fureur de vivre, trente ans plus tard. La soif de changer ou de brûler le monde, les rites de passage de ce trio insoumis – Thisbe, Astrid et Juli - tout cela n’a pas changé, pas davantage que l’incompréhension entre les générations. A rapprocher du Pays des ténèbres de Stewart O’Nan, paru chez le même éditeur. Un début prometteur!
02:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
06/04/2013
Loriano Macchiavelli
Loriano Macchiavelli, Les souterrains de Bologne (Métailié, 2004)
Attention à cette première traduction de Loriano Macchiavelli qui met en scène le sergent Sarti Antonio. Sur les talons du meurtrier de Mainardi Zodiaco, au coeur d'un vrai labyrinthe souterrain abritant bien des secrets de l'Histoire, il va se heurter à l'Eglise et à la magistrature, aidé dans son enquête par des personnages plutôt innatendus. Violence politique, immigration incontrôlée, bureaucratie étouffante et manipulations sordides constituent ce parfait cocktail policier à l’italienne, dérisoire et attachant.
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
21/03/2013
Pascale Kramer
Pascale Kramer, L'adieu au Nord (Mercure de France, 2005)
Patricia secoua la tête pour aérer ses longs cheveux et lui offrit un chewing-gum, tentant de tromper la gêne où la plongeaient leur silence et son inexpérience à soulager l'érection qui le faisait si évidemment, si indécemment souffrir. Un camion s'était garé devant l'entrée de l'impasse, les enfermant dans cette intimité malcommode où traînait une odeur d'urine. Patricia tourna vers lui un doux sourire de bonté ennuyée. Tout en elle frémissait d'une immense et paniquante insatisfaction. Alain lui pressa le bout des doigts, s'efforçant au moins de ne plus l'importuner par son désir. Il voulut savoir comment elle était venue jusqu'ici, ce que savait son père. Patricia répondait distraitement en donnant de petits coups avec sa tête contre le crépi, et c'est alors qu'elle lui raconta qu'elle avait un plan pour partir bientôt vivre en Angleterre.
Dans la campagne française, entre l’épicerie et la cressonnière, Patricia croise le regard des saisonniers, volontiers gauches, taciturnes, peu bavards et troublés par sa présence, jeune et sensuelle. Atmosphère oppressante pour cette chronique de l’insatisfaction, des non-dits et du mal de vivre. Un texte d’une beauté sombre.
08:04 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
20/03/2013
Marcello Fois
Marcello Fois, Mémoire du vide (Seuil, 2008)
Un rituel de mort qui dit la vie : ainsi se joue, dans l’odeur et le goût du sang, le destin de Samuele Stocchino, le plus célèbre bandit sarde au début du XXe siècle. Il nous semble être confortablement assis dans un fauteuil près d’une cheminée, et entendre Marcello Fois nous raconter son histoire, tant son style, empreint de tradition orale, nous séduit dès les premières pages. Qu’est-ce que la vérité, et où commence la légende ? Il laisse à chacun le soin de conclure, comme il lui plaira, au gré du déroulement de ce récit dans lequel seule Mariangela, la fatzuda – l’effrontée – par quelques scènes fugaces mais déterminantes, incarne un choix qui repose sur l’amour plutôt que sur la rancune, la transgression ou la violence.
18:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
02/03/2013
Maile Meloy
Maile Meloy, Pieux mensonges (Editions de l'Olivier, 2006)
Une heureuse surprise que cette première traduction en langue française, dans un style familier et attachant à la fois, narrant l’histoire de cette famille dans laquelle bien des Américains de sa génération se reconnaîtront. De page en page, on veut en savoir davantage et les personnages, très proches de nous, nous laissent l’agréable sensation que nous aurions pu les connaître en voisins ou amis. Comme avec Ann Packer et son roman magique Un amour de jeunesse, nous ne sommes pas au cœur d’une littérature de contestation, mais les humeurs qui la traversent sont bien agréables.
Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2007)
03:58 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
26/02/2013
Stéphanie Janicot
Stéphanie Janicot, Dans la tête de Shéhérazade (Albin Michel, 2008)
L’histoire de Shéhérazade, jeune marocaine née en France, aujourd’hui animatrice d’une émission populaire à la télévision, est attachante, bouillonnante de vie et convaincante. Entre son père Youssouf qui tient un café, ses cousins – Karim, futur petit caïd de banlieue et Adil, rayon de soleil du clan Halshani -, il lui est difficile de se frayer un chemin sans surmonter sa honte de la différence, sa solidarité dans l’épreuve, son refus de laisser le temps se figer. Auprès de Sophie, Aubin et Ariane, elle apprend que si l’amitié obéit à des motivations parfois obscures, elle contribue aussi à assouvir son besoin de liberté et d’appartenance. Une destinée lumineuse aussi tonique qu'un coup de sirocco en plein midi...
08:25 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
25/02/2013
Colombe Schneck
Colombe Schneck, Sa petite chérie (Stock, 2007)
Jean m'appelait sa petite chérie. Nous étions des amis et nous avions tant de choses à nous dire. Nous avions quinze ans tous les deux. L'âge d'un premier amour. Pourtant, encore aujourd'hui, si je raconte ce qui nous lie, lui et moi, je ne sais pas si j'ai le droit d'utiliser ces mots, premier amour.
Tendre, ingénue et lucide à la fois, elle évoque le premier amour comme une délicate promenade dans le passé, dont un petite lumière – retrouvée, inventée – évoque un bonheur pas nécessairement improbable … Frais, drôle, spontané, ce court roman est une fête!
également disponible en coll. de poche (Points/Seuil, 2008)
07:55 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
19/02/2013
John Banville
John Banville, La mer (Robert Laffont, 2007)
A la mort de son épouse Anna, Max, le narrateur de cette histoire, se remémore un deuil antérieur qui remonte au temps de son enfance, dans un petit village au bord de la mer où il décide de se réfugier aujourd’hui. Tel un peintre impressionniste, il fait revivre sous nos yeux, sur un ton parfois acerbe mais toujours profondément humain Madame Grace, ses enfants jumeaux Chloé et Myles, qui ont bouleversé son existence, jadis. Un roman émouvant, intimiste et douloureux comme les battements du cœur.
Egalement en coll. de poche (10/18, 2009)
05:35 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
04/02/2013
Milena Magnani
Milena Magnani, Le cirque chaviré (Liana Levi, 2009)
Branko le hongrois débarque un jour avec son camion dans un camp tzigane où survivent des roms et migrants d’Europe Centrale, quelque part en Italie. Il n’y est pas le bienvenu. Cela pourrait être le début d’un roman de plus à ajouter sur la liste déjà longue consacrée aux exilés, aux mal aimés, aux déracinés. Pourtant, il n’en est rien, car au-delà de la détresse qui se mêle à la poésie, de la violence qui côtoie le burlesque, de la difficulté de vivre qui résiste à la pauvreté, Milena Magnani nous tend par l’intermédiaire de ce clown triste un miroir, celui de la mémoire, des intolérances, des rêves, des trahisons. Aux côtés de la petite Senija et d’Ibrahim – deux enfants à l’affût de l’histoire de Kék Circusz, le cirque du grand-père de Branko, réduit depuis la guerre à quelques boîtes dérisoires – vous serez envoûtés par l’humanité bouleversante qui se dégage de ce récit où l’espoir entretient des liens invisibles capables de modifier notre regard sur le monde. Une atmosphère qui n’est pas sans rappeler le film sublime d’Akira Kurosawa, Dodes’Kaden. Un voisinage culturel qui n’est vraiment pas usurpé !
07:56 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |